L’étang ne dormait plus en ce matin d’été Il
L’étang ne dormait plus en ce matin d’été
Il s’éveillait au jour, étirant ses eaux pures
En friselis légers, comme autant de froissures
Qui venaient échouer en sa finalité.
Il recevait l’hommage en riant aparté
De ces insectes bleus, qui dans les échancrures
Des buissons frissonnants sous leurs vertes parures,
Échangeaient le secret de leur vol pailleté …
C’est alors que du ciel un long train de nuages
Voulant dans le miroir admirer sa blancheur
S’en vînt plonger dans l’eau. La soudaine fraicheur
Le figea. Ce fut l’un de ces graves naufrages
A l’infini chantés au-delà de l’écho !
C’est depuis qu’ici-bas, s’épousent, chatoyantes
Les couleurs en reflets sur un long calicot
Déployé par le vent, en ondes bienveillantes,
Offrant en dégradé l’ivoire et le saphir
Aux limpides vapeurs qu’un rien peut étourdir.
Cécile Arielle 22 Novembre 2010
Photos SÉBASTIEN