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Océan de fleurs
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21 novembre 2010

Dans la plaine assoupie un homme calme et

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Dans la plaine assoupie un homme calme et pâle
Contemple avec émoi, dans les sillons gelés,
Le reflet de l'église aux pierres bosselées.
Le son grave d'un glas résonne comme un râle.

L'espace se déforme en image trompeuse
Et l'homme s'aperçoit que les  lignes ont fui
Vers ces arbres noyés dans un étrange ennui.
Au loin s'en va voler quelque vague brumeuse ...

Lui faudra-t-il encore inventer des lumières
Pour animer le ciel de torsades bleutées
Et d'étoiles, toujours, avec courroux, jetées
Sur sa prochaine toile aux flammes outrancières ?

Il sait tout le pouvoir de l'ambre, du cinabre
Il connaît la douleur du fauve incandescent
Du céladon menteur et d'un rai flavescent
Que son pinceau maudit, en mille coups de sabre

Projette dans le noir de son âme fragile !
Seul, Théo le comprend et pardonne avec tact
Son errance et ses peurs ! Sans cet amour intact
Vincent eut cru longtemps toute couleur stérile !

Ils reposent en paix, unis dessous le lierre ...
En silence je vais, au gré de mes saisons
M'incliner humblement devant leurs deux prénoms
Leur offrir mon estime, et tendre et familière.

Cécile Arielle 28 Octobre 2010

P1080889




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Commentaires
M
Je viens de relire plusieurs fois ce poème dédié à un peintre que j'admire plus que tout.<br /> Je ne peux pas changer la couleur jaune de mon blog, cela me donnerait l'impression de l'oublier un peu.
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J
Tout simplement sublime.
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O
Cécile Arielle a su révéler par des mots le sublime et la détresse des touches de Van Gogh. Bravo!
Répondre
C
Ces vers me renvoient à mon enfance quand sur les vitres givrées je voyais le visage de mon père. Je n'ai jamais connu les tumultes de l'âme, la souffrance se consume de tant de manière ... <br /> Avez-vous déjà vu un champs de roseaux pris par le gel ? Certaines nuits d'automne, à l'époque, me montraient ce que pouvait être l'insondable.<br /> Bonne et tendre journée !
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N
"Que son pinceau maudit, en mille coups de sabre<br /> Projette dans le noir de son âme fragile!"<br /> Magnifique!<br /> Un bel hommage en effet, par ces mots si bien choisis, à ce peintre que j'aime tant et à son frère qui l'a si bien soutenu dans sa folie "absinthale"! Mais c'est justement cette folie qui lui a permis accomplir ses plus belles œuvres "cataclysmiques" dans sa détresse morale: ce tremblé de l'image, cette volonté d'obliger l'œil à buter sur une clôture ou bien sur les traits épais d'un clocher de village ou encore l'impressionner par l'ampleur cosmique d'un ciel étoilé.<br /> Vincent a dit de lui-même:<br /> "Les émotions qui me prennent devant la nature vont chez moi jusqu'à l'évanouissement et alors il en résulte une quinzaine de jours pendant lesquels je suis incapable de travailler"!<br /> <br /> Quel génie!<br /> Merci encore pour ces mots si profonds qui en disent sur le tumulte de son âme!<br /> Mes amitiés et bonne journée!
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