Vers ces lointains vergers … Dans ce morceau de
Vers ces lointains vergers …
Dans ce morceau de ciel qui déchire les toits
S’embrase le jardin des nues en partance
Vers ces lointains vergers où fleurent, hors substance
Les parfums, ignorés des longs chemins de croix.
En rémission de mort, en sacrement de vie
S’écrit le monogramme empreint de ce mystère
Où le bouffon diffus se confond en l’austère
Comme pour perdre mieux la phrase inassouvie.
Le jeu semble fermé ! Qui pourrait donc oser
Faire un pas à l’aveugle et nier sa faiblesse ?
Quand l’homme fou s’égare et le savant se blesse
Quel béotien saurait, d’un autre, se gloser ?
Comme engourdi le monde avance et perpétue
Un cycle inéluctable une fraude androïde …
Il faudrait tout l’éclat d’un envol héroïde
Pour que poigne le bleu qu’un doux rêve accentue …
Peut-être un innocent, un souffle de candeur
Pourrait nous échoir, tel, un éternel à naître
Au confluent subtil du réel, du non-être
Pour qu’alors l’incréé redevienne splendeur.
Cécile Arielle 05.11.1993